Comment ne pas évoquer le grand écrivain argentin Jorge Luis Borges quand on explore l'univers des bibliothèques ? Il demeure le grand lecteur, le grand bibliothécaire, le grand penseur du livre sous toutes ses formes, le grand amoureux des écritures et des archives.
"L’univers (que d’autres appellent la bibliothèque) se compose d’un nombre indéfini, et peut être infini, de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d’aération bordés par des balustrades très basse. De chacun de ces hexagones on aperçoit les étages inférieurs et supérieurs, interminablement. La distribution des galeries est invariable. Vingt longues étagères, à raison de cinq par côté, couvrent tous les murs moins deux ; leur hauteur, qui est celle des étages eux-mêmes, ne dépasse guère la taille d’un bibliothécaire normalement constitué. Chacun des pans libres donne sur un couloir étroit, lequel débouche sur une autre galerie, identique à la première et à toutes. A droite et à gauche du couloir il y a deux cabinets minuscules. L’un permet de dormir debout ; l’autre de satisfaire les besoins fécaux. A proximité passe l’escalier en colimaçon, qui s’abîme et s’élève à perte de vue. Dans le couloir il y a une glace, qui double fidèlement les apparences. Les hommes en tirent conclusion que la Bibliothèque n’est pas infinie ; si elle l’était réellement, à quoi bon cette duplication illusoire ?"
Incipit de LA BIBLIOTHEQUE DE BABEL (1946) dans Fictions
La bibliothèque de la Calle Mexico dont il fut directeur, aujourd'hui reconvertie en espace culturel, ici investie par une intervention de l'artiste Boltanski en 2012. Objet d'une prochaine visite ?
Nous avons essayé de dessiner le plan de cette Bibliothèque de Babel impossible à concevoir ! Chacun a proposé une transcription de cette architecture utopique pour l'afficher dans une frise collective en hommage JL Borges !
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